Le mirage de canon

Effet en cible
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Le mirage de canon est un phénomène optique causé par des gradients de température et de densité de l’air qui se forment au-dessus du tube chauffé. Après plusieurs coups, l’air autour du canon se réchauffe, sa réfraction change localement et la lumière se courbe. La cible semble alors onduler, perdre en netteté ou paraître en mouvement. Pour le tireur, la perception de l’alignement guidon-cible est faussée et les corrections fines deviennent imprécises. Il s’agit d’une altération visuelle, non d’une variation de la trajectoire.

  • Dès 50 à 60°C, on peut commencer à percevoir un mirage léger.
  • Vers 70 à 90°C, l’effet devient net et gène légèrement le tir, surtout en visée ouverte ou dioptre.
  • Au-delà de 100°C, l’ondulation devient marquée et gêne le tir et peut rendre la visée vraiment pénible.

A titre indicatif, si on commence à tirer à froid avec une température ambiante de 20°C:

  • Avec 1 tir toutes les 10 secondes
    • Détectable : 23 coups
    • Léger: 28 coups
    • Gênant: 34 coups
  • Avec 1 tir toutes les 20 secondes
    • Détectable : 25 coups
    • Léger: 32 coups
    • Gênant : 38 coups
  • Avec 1 tir toutes les 30 secondes
    • Détectable : 29 coups
    • Léger: 36 coups
    • Gênant : 43 coups

Concrètement, dès qu’un tir prévoit une série de 20 coups ou plus le mirage de canon peut commencer à poser problème en fin de tir en fonction de votre rythme de tir.

Pour réduire cet effet on combine gestion thermique (voir Tir Avancé: Température de cartouche) et solutions optiques. La bande d’anti-mirage (ou anti-scintillement) ou un cache de déviation qu’on vient placer au-dessus du canon, interrompt et diffuse la colonne d’air chauffée située entre le tube et la ligne de visée et diminue ainsi les gradients locaux. Ce dispositif est non réfléchissant, posé sans contact avec le canon et à une distance suffisante pour ne pas chauffer à son tour. Bien installé, ce dispositif diminue sensiblement l’ondulation de l’image tout en ne modifiant pas le comportement balistique.

Sur le plan pratique, la bande d’anti-mirage reste un outil complémentaire. Elle est efficace si elle est associée à une cadence maîtrisée, par exemple des séries courtes et des pauses planifiées, et éventuellement à l’usage d’un cache-canon ventilé (comme sur le STGW57 et le STGW90). Le tireur doit observer la netteté entre chaque série et ralentir si la déformation devient significative. Si malgré ces mesures la perturbation persiste, la solution la plus fiable est de laisser refroidir le canon avant de reprendre des tirs précis.